Les géologues ont découvert que la croûte terrestre est une sorte de coque indépendante, flottant sur la partie fluide de la planète situées au-dessous. Au cours de l’histoire géologique de la Terre, cette coquille s’est souvent déplacée d’un seul bloc, soit brutalement sous l’action des forces énormes développées par le passage d’une comète à proximité, soit plus lentement par la suite de la fusion des glaces polaires, ou d’une glaciation accrue des eaux de mers amenant ainsi un déplacement du centre de gravité. Les géologues ont même réussi à établir les dates approximatives des quatre dernières grandes excursions des pôles depuis... 126 000 ans.

De 126 000 ans à 120 000 ans, le pôle Nord a voyagé jusqu’à venir s’installer dans le district de Yukon (63° N et 135° W). De 90 000 ans à 84 000 ans, le pôle Nord s’est de nouveau déplacé pour s’arrêter finalement dans la mer du Groenland (72° N et 10° E). De 54 000 ans à 48 000 ans dans le passé, le pôle Nord a encore circulé avant de s’établir au milieu de la baie d’Hudson (60° N et 83° W). Il a voyagé encore pour la dernière fois de 18 000 ans à 12 000 ans pour finalement rester là où il est actuellement.

Il est évident que, si les pôles se déplacent, le plan de l’équateur change également de place ainsi que toutes les diverses zones climatiques de la Terre. Les climats polaires peuvent ainsi devenir tropicaux et vice-versa. C’est ce qui explique, par exemple, la présence en Sibérie de fossiles de mammouths, ancienne race d’éléphants... des zones tropicales. On les a découverts parfaitement conservés dans la glace, où ils sont morts congelés instantanément du fait, sans doute, de la soudaineté de la catastrophe puisqu’on les a retrouvés avec la panse encore pleine de débris de végétaux qui ne croissent... qu’en climat tropical.

Ces phénomènes sont des faits scientifiquement bien établis de nos jours. Ils pourraient aussi expliquer, semble-t-il, le mystère du continent antarctique dont il existe plusieurs cartes très anciennes montrant des détails géographiques - lacs, rivières ou montagnes mais sans la moindre trace de glace.

Bien que la géologie n’ait que de très lointains rapports avec l’astrologie, elle va nous permettre d’avancer une hypothèse apparemment extravagante, mais pourtant très plausible, et surtout intéressante pour ses conséquences théoriques. On peut toujours imaginer en effet une époque future ou l’axe polaire viendrait se placer à peu près perpendiculairement au plan de l’écliptique. Ce qui n’aurait rien d’extraordinaire puisqu’il s’est toujours déplacé, jusqu’à présent, sans obéir à aucune règle. Il suffirait qu’il se redresse jusqu’au niveau du cercle polaire, soit vers 66° de latitude Nord, ce qui représente à peu près justement la moyenne des trois latitudes déjà atteintes dans le passé.

Voyons alors ce qui se passerait. C’est très simple: il en résulterait l’égalité des jours et des nuits sur toutes la surface de notre globe et durant toute l’année. Le climat varierait le long d’un même méridien mais resterait le même sur un même parallèle. Il n’y aurait plus de saisons nulle part!

Ce que tant de gens disent de nos jours en s’insurgeant contre le temps si souvent hors de saison, deviendrait une réalité pour tous les habitants de la planète. Naturellement, cette nouvelle situation climatique n’empêcherait pas l’humanité de vivre comme auparavant, du moins pour l’essentiel, après peut-être une courte période d’adaptation.

Cependant, une certaine catégorie de gens s’en trouverait alors fortement perturbée, et même totalement déboussolées, c’est bien le cas de le dire! Par exemple les astrologues dit "tropicalistes". Quelle catastrophe! En effet, le plan de l’équateur ne coupant plus le plan de l’écliptique, il n’y aurait plus d’axe équinoxial, donc... plus de point vernal pour y accrocher le degré zéro du Bélier! La roue de "leur" zodiaque étant ainsi déclavetée serait devenue folle sur son axe! Plus de saisons, donc plus de zodiaque des saisons. Et par conséquent plus d’astrologie "tropicaliste"!

Pourtant la disparition du zodiaque mobile ne pourrait pas empêcher le Soleil de luire, ni toutes les planètes de graviter, ni les étoiles de briller, ni les enfants de naître avec chacun leurs tendances caractérielles propres sous l’influence du vrai zodiaque spirituel des étoiles. La "vrai" astrologie, science sacrée, pourrait continuer à être pratiquée sans devoir rien changer à ses principes ni à ses méthodes, puisque ses éléments de bases, son zodiaque et ses planètes, seraient toujours présent dans le firmament. Mais par contre, tous les autres astrologues partisans du système tropical seraient obligés de se ranger aux côtés des "sidéralistes", ou alors de... changer de métier en attendant que l’axe polaire veuille bien basculer à nouveau pour leur redonner un zodiaque des saisons. Maurice Nouvel